L’AZ Sint-Maria mise sur la gynécologie préventive en fonction de l'âge.

31 Mars 2022 Infos santé

Aujourd’hui, un examen gynécologique n’est plus un impératif annuel pour toutes les femmes. En fonction de l’âge, le dépistage se concentre en outre sur un organe différent. Pour Nadia Vandersteen, cheffe médicale du service de gynécologie et d'obstétrique, il est surtout important que chaque patiente reçoive les bons soins au bon moment et à la bonne fréquence, auprès du médecin le plus indiqué.

Il reste important que les femmes se fassent examiner de manière préventive


En Belgique, nous diagnostiquons chaque année 600 à 700 carcinomes invasifs du col de l'utérus, également connus sous le nom de cancer du col de l'utérus. Selon le Dr Vandersteen, cela est en partie la conséquence d’un dépistage trop faible ou trop irrégulier. « Il est donc important que les médecins généralistes continuent d’encourager les femmes de 25 à 65 ans à se faire examiner préventivement », souligne-t-elle. Bien que cela soit parfaitement possible chez le médecin généraliste, 91 % des frottis du col de l’utérus sont réalisés par des gynécologues.

En cas de résultats anormaux, le gynécologue examine de col de l’utérus à l’aide d’un microscope adapté (colposcopie), avec ou sans biopsie. En fonction du parcours individuel de la patiente, un suivi contrôlé suffit parfois pour prévenir le cancer du col de l’utérus. Dans d’autres cas, une conisation du col de l’utérus est nécessaire. 

Dépistage du cancer du sein tous les deux ans entre 50 et 69 ans

Avec 11 000 cas par an, le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez les femmes dans notre pays. 75 % des femmes touchées ont plus de 50 ans. Pour cette catégorie d'âge, les autorités proposent une mammographie tous les deux ans, jusqu'à l'âge de 69 ans. Le Dr Vandersteen souligne également l’importance de la palpation clinique du sein. « Bien que sa valeur soit limitée chez les patientes asymptomatiques, elle peut permettre de détecter à temps des signaux d’alarme d'une tumeur du sein. Je pense par exemple à la rétraction de la peau ou du mamelon, à un écoulement mamelonnaire… »

Mais, selon le Dr Vandersteen, les médecins généralistes et les gynécologues doivent aussi continuer d’attirer l'attention sur des facteurs de risque importants de cancer du sein, tels que le surpoids, la consommation d'alcool et le manque d'activité physique. Pour certains profils à haut risque, un dépistage plus précoce ou plus intensif ou une IRM peuvent en outre être indiqués. Si une personne possède des antécédents familiaux, une consultation d'oncogénétique est recommandée. Grâce à ces tests génétiques, nous détectons les mutations génétiques et pouvons procéder à un dépistage précoce. Chez les femmes génétiquement prédisposées (porteuses d'une mutation BRCA1, BRCA2 ou CHEK2), une ablation des seins peut même être envisagée. Des entretiens approfondis avec la patiente et un psychologue ont évidemment lieu au préalable.                 

Dépistage du cancer de l’endomètre à la ménopause

À la ménopause, un examen utérin peut être complété par une échographie transvaginale. Celle-ci est certainement recommandée pour certains profils à risque, par exemple les femmes atteintes d'obésité. Mais cette échographie est également recommandée en cas de saignements vaginaux – même si dans ce cas, nous ne parlons plus de prévention mais de diagnostic. Le Dr Vandersteen déclare à ce sujet : « Un cancer de l’endomètre ou de l’utérus peut se manifester par des saignements vaginaux dès un stade précoce. Afin de ne pas négliger ce symptôme parfois discret, les médecins généralistes et les gynécologues doivent toujours vérifier de manière ciblée si la patiente a parfois des saignements post-ménopausiques, aussi minimes soient-ils. »

Dépistage ovarien après 65 ans

Après 65 ans, le frottis cervical devient moins important, mais l’accent est davantage mis sur le dépistage de la pathologie ovarienne. Les tumeurs de l'ovaire ne provoquent malheureusement des symptômes qu’à un stade avancé, de sorte qu'environ 870 cas sont toujours recensés chaque année. Bien qu’il n’existe actuellement pas de dépistage systématique, les ovaires sont examinés avec toute l’attention nécessaire dans notre hôpital, par échographie.

Par exemple chez les patientes qui présentent un risque familial accru de cancer de l’ovaire (carcinome ovarien) ou lors du suivi de fibromes. Chez les femmes porteuses de gènes du cancer du sein (mutation du gène BRCA), une ablation chirurgicale des ovaires et des trompes peut être envisagée à titre préventif, en fonction de l’âge. « Bien que cela puisse ramener le risque de cancer de l’ovaire à près de 0 % en cas de mutation BRCA2, il est très important d'attirer l'attention de la patiente sur les conséquences importantes pour le bien-être général, dues à l’arrivée soudaine de la ménopause », ajoute le Dr Vandersteen.

Vigilance au cancer de la vulve

Dans une population de plus en plus vieillissante de patientes, il est également important d’être attentif au cancer de la vulve, estime le Dr Vandersteen. « Le cancer des lèvres de la vulve est plutôt rare et un dépistage systématique ne ferait probablement pas de réelle différence dans les chiffres. Mais une bonne inspection pendant la consultation est certainement indiquée, surtout en cas d’affections cutanées héréditaires, telles que le lichen scléreux vulvaire, qui rend la vulve dure au toucher et lui donne une couleur blanchâtre. »